Le territoire

L’aventure Fossilea est indissociable de la terre sur laquelle elle prend place, de par les collections du musée qui en sont issues, les plantes du sentier botanique ou encore le fait que Fossilea est un maillon structurel important du Géoparc Beaujolais. Ce label met bel et bien en exergue le caractère unique du Beaujolais. Voyageons ensemble à travers ses vallons, ses rivières et ses forêts pour s’offrir un aperçu de cette remarquable histoire aux diverses facettes.

Le Beaujolais c’est tout d’abord une terre mouvementée dans laquelle s’est inscrite l’histoire de périodes reculées. Les mers recouvraient alors des espaces aujourd’hui éloignés de toute côte et les continents se structuraient, déformant et pliant au fil de leurs mouvements la croûte terrestre.

Cette activité, impactant tant la surface que les profondeurs terrestres, est le creuset primordial des paysages actuels dont chaque relief en est la marque. C’est en leur cœur que se cachent les témoins silencieux de la vie de notre Terre : les minéraux et les roches. Avec eux dorment des trésors qui ont toujours fasciné les humains : les fossiles. Ils sont des traces essentielles pour comprendre ce qui nous a précédé et quelles créatures vivaient autrefois dans notre région.

Des objets, bien plus récents, nous ont également été laissés par nos ancêtres et constitue une ressources archéologiques importante. Ces marques des temps passés nous permettent de mieux appréhender la longue route qu’emprunta l’espèce humaine pour aboutir jusqu’à nous. Tous ces témoignages passés, qu’ils soient humains ou non, d’origine biologique ou géologique, sont présents dans les terres du Beaujolais et n’attendent que la venue d’un œil attentif pour livrer leurs secrets. 

Secrets parfois extrêmement anciens car ce territoire présente par endroit des roches âgées d’environ 500 millions d’années ! C’est-à-dire des roches datant du cambrien, période ayant vu l’apparition des organismes multi-cellulaires, les premiers être-vivants. La vie est exclusivement marine à ce moment-là et à l’emplacement actuel de notre musée, la mer s’étalait. La présence de l’eau explique l’existence de fossiles marins facilement observables dans le parc de Fossilea. Au cours des centaines de millions d’années qui nous séparent de l’ère cambrienne, les territoires ont énormément bougés. Avec toutes ces modifications, les terres ont vécu différentes périodes aux contextes très particuliers qui ont fait naître des roches caractéristiques. L’activité volcanique d’il y a environ 370 millions d’années a par exemple semé des coussins magmatiques autour de l’Arbresle tandis que les minéraux et déchets organiques s’accumulant aux fonds des mers ont formé différents types de roches sédimentaires.

 Il serait difficile de faire une chronologie détaillée de la vie géologique beaujolaise car les indices laissés ne sont indicatifs que d’évènements ponctuels, ce qui laisse de grands silences dans cette histoire forcément incomplète. Les pierres sont généreuses en informations pour qui sait les écouter, mais elles ne sauraient dévoiler l’entièreté des mystères du sol. 

Et ce récit géologique n’est pas coupé du vivant car les mouvements de plaques continentales, la formation de mers, de chaîne de montagnes… Tout ça influe forcément sur la vie qui s’y développe et qui y meurt, laissant derrière elle de formidables fossiles à étudier. Dans le Géoparc du Beaujolais se découvrent ainsi des gryphéesdes bélemnites ou encore les célèbres ammonites qui sont l’emblème de Fossilea. Plus impressionnant encore, retrouvé non loin du musée, les restes d’un grand prédateur marin contemporain des dinosaures, l’ichtyosaure. Le musée l’a d’ailleurs ressuscité dans une reproduction à l’échelle, soit 9 mètres de longueur, de quoi faire rêver ! 

Mais les roches et les minéraux du Beaujolais ne sont pas que les restes de paysages et de contextes lointains, ils sont aussi étroitement liés à l’activité humaine. En effet, au cours des transformations du territoire, se sont formées des roches et des minéraux aux propriétés particulières que les générations précédentes ont rapidement utilisés comme ressources. Cuivre, fer, mais également pierres dorées ou de Couzon, ce sont tant d’éléments qui ont influencé les cultures locales dans leurs artisanats et leurs habitations, des plus modestes aux plus luxueuses. Aujourd’hui encore, nous pouvons en observer un exemple avec la cathédrale Saint-Jean de Lyon, construite dans ce calcaire blanc-gris appelé pierre de Lucenay. Cet exemple reste très récent à l’échelle de l’histoire humaine, et existent encore, notamment dans les collections du musée, des outils et des objets de la préhistoire, ce qui nous livre de précieuses informations sur les modes de vie de ces époques reculées, matrices de notre civilisation actuelle. 

En bref, le Géoparc Beaujolais nous renseigne sur des sujets très divers et pourtant tous liés par leur rapport à la Terre. Ce berceau de civilisations, d’espèces et de matières plus exceptionnelles les unes que les autres qui, grâce à la curiosité, à la science et à l’histoire nous dévoilent, bien que jalousement, ses secrets et son passé. Fossilea a donc pour objectif d’enseigner à tous ce savoir, laissé au travers de millions d’années et d’ainsi mieux comprendre l’environnement qui nous entoure.